MUSEO DE GEOLOGÍA DE BARCELONA

Parque de la Ciutadela, 08003 Barcelona, Spain

Histoire de la minéralogie espagnole

Minéraux et variétés dotés d'un nom d'origine espagnole

 

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Historique du musée de géologie de Barcelone

Le musée de géologie de Barcelone vit le jour en 1878 grâce à Francisco Martorelli i Penã (1822-1878). Ce dernier fit don à la ville de ses collections d'histoire naturelle et d'archéologie, de sa bibliothèque d'ouvrages scientifiques, ainsi que d'une somme de 125 000 pesetas destinée à la création d'un musée. En échange, la ville devait prendre en charge la construction de l'édifice afin de sauvegarder les collections et les livres légués.

La ville rendit la donation publique le 22 novembre 1878 et s'engagea à construire le musée le 17 décembre de la même année. L'institution concernée décida de donner à l'édifice le nom de son généreux donateur. L'actuel musée de géologie de Barcelone, alors musée des sciences naturelles et d'archéologie, prit le nom de musée Martorell.

Chargé du projet, l'architecte Antoni Rovira i Trias édifia le musée dans le parc de la Citadelle. Les travaux furent achevés en 1882, et le musée inauguré par le maire de la ville, M. Francisco de Paula Rius i Taulet, la même année.

Au début, le musée abritait uniquement les collections de Don Francisco Martorell, mais en 1888, après l'exposition universelle de Barcelone, il accueillit également des pierres, des minéraux, des fossiles, des produits de l'industrie et de la forêt, ainsi que des restes de faune ibérique.

Le premier directeur fut le frère de Don Francisco, Don Manuel Martorell. Il fut à la tête du musée de 1822 jusqu'à sa mort en 1890. Le musée reçut alors sa propre collection d'objets. D'autres collections parvinrent à la même époque : celle de Don Santiago Ángel Saura (archéologie), de Colegio Antiga (histoire naturelle) ainsi qu'une collection d'échantillons de sel provenant de Cardona (province de Barcelone) qui figure aujourd'hui dans le musée dans son présentoir original.

Le musée se révéla très vite trop petit. Le responsable culturel décida alors de diviser les collections. En 1881, le maire de la ville, Don Juan Coll i Pujol, fondit le musée d'archéologie qui abrita dans un premier temps les collections d'objets archéologiques de Don Francisco Martorell.

À la même époque, M. Baron, de Paris, offrit une importante collection de fossiles, composée de spécimens de dépôts étrangers, sans lesquels la paléontologie était alors impensable. Dans le même temps, le musée s'enrichit de nouvelles collections, notamment dans le domaine de l'histoire naturelle, et en perdit d'autres.

De 1891 jusqu'en 1920, le directeur du musée fut Don Arturo Bofill i Poch, naturaliste renommé, collectionneur et spécialiste en malacologie. Il publia un grand nombre de travaux et collabora à des études de paléontologie avec le Docteur Jaume Almera i Comas (fondateur du musée de géologie del Seminario de Barcelona).

En 1893, la Commission municipale des bibliothèques, musées et expositions artistiques, dont dépendait le musée, envisagea la création de l'assemblée technique du musée de sciences naturelles et des jardins zoologique et botanique, afin de donner aux collections un caractère scientifique. Cette assemblée était composée de personnes qui n'étaient pas directement liées à la mairie, mais à des établissements de recherche en sciences naturelles, comme l'université de Barcelone, l'école des Mines, l'académie royale des sciences et des arts, le Seminario Conciliar, etc.

L'assemblée tint sa première réunion le 21 décembre 1893. Elle ne fut cependant guère opérative en raison de ses maigres ressources financières.

Au début du XXe siècle, coincidant avec quelques changements politiques et grâce aux efforts de certains, parmi lesquels Odón de Buen et Norbert Font Sagué, l'intérêt porté aux sciences naturelles s'accrut considérablement.

En mars 1906, une assemblée municipale indépendante (assemblée des sciences naturelles) fut créée. Elle prit en charge la direction et la gestion des collections et des départements de sciences naturelles de Barcelone. La première session fut tenue le 21 septembre de la même année.

L'assemblée prit des initiatives. Bofill et Almera furent chargés de l'exécution d'un projet : la reproduction d'animaux préhistoriques qui devaient être placés sur le parc de la Citadelle. Le mammouth (Elephas primigenius) qui se trouve près du lac fut le seul à être réalisé. D'autres reproductions auraient dû suivre, mais la mort de Font i Sagué mit un terme au projet.

C'était justement Font i Sagué qui avait eu l'idée d'installer dans le parc, en plein air, un ensemble de pierres de grosse taille. Les murs de l'entrée extérieure du musée furent ainsi entourés de colonnes de basalte. Plus tard, d'autres roches furent placées non loin dans le jardin. Aujourd'hui, on peut encore voir ces pierres autour des murs principaux du musée.

Entre 1910 et 1916, le musée fut dirigé sur le plan pratique par Arturo Bofill. Cette époque vit la parution d'un catalogue réunissant les collections minéralogiques, le mise en place de nouvelles expositions (de géologie et de zoologie) et de l'herbier de Catalogne (collections de spécimens botaniques).

Il convient de saluer la personne de Lluis Marià Vidal i Carreras, membre honoraire de l'assemblée, qui légua ses collections au musée. Celles-ci, outre leur apport fondamental en matière de paléontologie, comportaient les pièces minéralogiques les plus représentatives du musée.

Les collections de Vidal furent suivies par celles de l'Académie royale des sicences et des arts de Barcelone et de Baltasar Serradell, réunissant principalement des spécimens espagnols et catalans.

La collection de l'Académie royale des sciences et des arts de Barcelone contribua beaucoup au développement du département de minéralogie. Elle comprenait en effet des spécimens d'une grande qualité qui provenaient de surcroît de régions peu ou mal représentées au musée.

À cette époque, les établissements dépendant de l'assemblée des sciences naturelles de Barcelone étaient principalement le musée Martorell et le musée de Catalogne (se trouvant alors dans le bâtiment de l'actuel musée de zoologie) qui n'occupait qu'une partie de l'ensemble, la partie inférieure abritant une école de musique.

Le musée Martorell abritait des collections de géologie, de pétrographie, de minéralogie, de zoologie générale, de taxidermie, de malacologie, d'ostéologie et d'anatomie comparée, une bibliothèque de sciences naturelles et des salles d'exposition.

En 1917, l'assemblée inaugura de nouveaux départements et publia un guide des installations et services. Elle fut publiquement félicitée par le musée national des sciences naturelles de Madrid, représenté par Don Eduardo Sánchez Pacheco qui souligna le rôle joué par l'ensemble des institutions culturelles de Catalogne, notamment dans le domaine des sciences naturelles.

Les sciences naturelles connurent une période faste entre 1916 et 1923, tant sur le plan social que scientifique et ce, dans tous les secteurs. L'assemblée publia les revues suivantes : "Anuaris et Memóries" qui parut chaque année de 1916 à 1922, "Treballs del Museu de Ciènces Naturals de Barcelona (de 1917 à 1936) qui à l'origine s'intitulait Musei Barcinoniensis Scientiarum Naturalium Opera, ainsi que d'autres travaux (cours donnés au musée, bibliographies, etc.).

Entre 1918 et 1922, le directeur du musée (regent de Palaeontologia y Director del Mapa Geològico de la Provincia de Catalunya) fut le docteur Faura i Sans.

La carte géologique de la Province de Barcelone réalisée par Jaume Almera avec l'aide de Brossa pour la topographie donna naissance à la carte géologique de Catalogne "Mapa Geològico de Cataluña". En 1915, Faura i Sans travailla à l'élaboration de la carte, prenant la place de Jaume Almera en raison de l'enthousiasme limité de ce dernier.

À partir de 1917, une fois la fédération de Catalogne créée, les quatre divisions politiques de Catalogne n'en formèrent plus qu'une seule. Il devint ainsi possible d'élaborer une carte géologique de toute la Catalogne, projet dont se chargea Faura i Sans. La première version (Vilafranca del Penedès) accompagnée d'une notice explicative vit le jour en 1922.

Le département chargé de l'élaboration de la carte géologique de la fédération de Catalogne se trouvait dans le musée Martorell de 1919 à 1923. Les matériaux rassemblés (roches, minéraux, fossiles) ainsi que la bibliographie utilisée pour mettre au point la carte furent cédés au musée de géologie del Seminario Conciliar de Barcelona. Le musée de géologie prit sa forme actuelle à cette époque. En 1923, les travaux consacrés à la création de la carte géologique prirent fin en raison des événements politiques.

En 1924, la section de zoologie fut transférée au musée de Catalogne qui portait le nom de musée de Biologie.

La période qui suivit fut marquée par la présence du Docteur Francisco Pardillo Vaquer. Rattaché au musée depuis 1916, il y travailla jusqu'en 1954, c'est-à-dire jusqu'à sa retraite. Il en fut le directeur à deux reprises, une première fois entre 1924 et 1930, puis entre 1934 et 1939. Spécialiste en minéralogie et pionnier dans le domaine de la cristallographie en Espagne, il publia un grand nombre de travaux.

À partir de 1941, un nouvel organisme, l'Institut municipal de sicences naturelles (Instituto Municipal de Ciencas Naturales), fut créé. Pardillo le dirigea jusqu'à sa retraite.

Vicenç Soriano Garcés, auteur d'une étude cristallographique de la plupart des spécimens du Musée, fut un des meilleurs collaborateurs de Pardillo. Il publia des travaux consacrés à la cristallographie des dérivés soufrés de l'argent de l'Hiendeleancina ainsi que d'autres minéraux provenant de la zone minière de la province de Tarragone. Sa mort précoce interrompit le cours de ses recherches.

Contemporain de Pardillo, le Docteur Maximino San Miguel de la Cámara fit partie de la direction, de 1917 jusqu'à son départ pour Madrid en 1942.

C'est lui qui mit en place les collections pétrographiques et pétrologiques du musée. Pionnier de la pétrologie moderne en Espagne, il constitua une importante collection de préparations de roches pour la microscopie.

En 1923, le docteur Jaume Marcet Riba entra dans le conseil de direction (Junta). Il travaillait dans le département de géologie depuis 1918. Marcet prit la place de Faura i Sans à la tête du département de paléontologie et occupa ce poste jusqu'à sa mort en 1963.

Ensuite, l'histoire du musée de géologie fut liée à la personne du Docteur Alfredo San Miguel Arribas (ON), le fils de Maximino San Miguel. Il fut le conservateur de la section de pétrologie jusqu'en 1955.

Selon un mémoire daté de 1956, les deux conservateurs du musée, Marcet et San Miguel, constituaient l'ensemble du personnel chargé des problèmes techniques. Ils n'étaient pas secondés par des étudiants ou des assistants, si ce n'est par M. Sunyer(titulaire d'une bourse honorifique) qui travailla et étudia dans le musée pendant un certain temps. Le budget extrêmement restreint de l'Institut municipal de sciences naturelles et son personnel réduit limitèrent ses activités jusque dans les années 1960, époque à laquelle le personnel devint plus nombreux.

Le musée était dirigé par Alfredo San Miguel lorsque la ville acquit la collection minéralogique de Don José Cervelló Bach. Celle-ci fut très importante tant par la quantité (plus de 3000 spécimens) que par la qualité des spécimens qui la composaient. À l'époque de Pardillo, les collections s'étaient très peu étoffées. De nouveaux spécimens arrivaient de manière sporadique. La collection de Cervelló était constituée de minéraux provenant des plus importants gisements du monde, mais ceux provenant de gisements catalans et espagnols étaient particulièrement intéressants ainsi que les morceaux de météorites cités et figurant dans des ouvrages sur les météorites espagnoles.

À l'heure actuelle, le musée a désigné des conservateurs pour s'occuper des sections de paléontologie, de minéralogie et de pétrologie. Il publie un journal scientifique "Treballs del Museu de Geologia de Barcelona" et soutient certains services comme ceux chargés des préparations pétrographiques ou liés faisant référence à une bibliothèque spécialisée.