BERTHIER Pierre (1782-1861)

Entré à l'Ecole Polytechnique en 1798 et à l'Ecole des Mines en 1801, il travailla ensuite au laboratoire central du Bureau des Mines. En 1816, il fut nommé Professeur de Docimasie et chef du Laboratoire de l'Ecole des Mines. Membre de la section de Minéralogie de l'Académie des Sciences en 1827, il fut nommé Inspecteur Général des Mines en 1836.

L'oeuvre de Berthier surprend par sa diversité (il fut l'auteur de plus de 150 publications). Ses travaux se répartirent entre la minéralogie, la géologie, la chimie, et intéressèrent autant les applications industrielles que la recherche fondamentale: c'est ainsi que la science et l'industrie lui sont redevables d'un grand nombre de découvertes, et que la plupart de ses études, en minéralogie notamment, concernèrent plus particulièrement les minéraux ''utiles". Il publia en 1834, son fameux ''Traité des essais par la voie sèche, ou, des propriétés, de la composition et de l'essai des substances métalliques et des combustibles'', très utilisé par les minéralogistes et les ingénieurs des mines, grâce à un traitement didactique et pratique des méthodes analytiques.

Les minerais de fer occupèrent une place importante dans ses recherches: il fit une étude très approfondie de la composition de ces minerais en France afin d'en améliorer les procédés de traitement et la métallurgie; ceci lui permit accessoirement de préciser la nature du ''fer carbonaté'' autrefois appelé ''fer spathique" et de découvrir en 1820 une nouvelle espèce minérale, la chamoisite (dénommée ensuite chamosite). D'autres minerais et minéraux non ferrifères furent analysés par Berthier, il montra par exemple la présence d'eau de cristallisation, niée jusqu'alors dans le "zinc silicaté'' (L'hémimorphite). Il insista sur la nécessité de bien distinguer les espèces minérales des mélanges qui en faussaient souvent l'analyse.

Les minéraux des argiles furent l'objet de multiples travaux de la part de Berthier, en raison de leur importance industrielle; il décrivit à cette occasion deux nouvelles espèces, L'halloysite en 1826 et la nontronite en 1827. Un des premiers à étudier la décomposition des roches silicatées, il décela la présence d'alumine dans le minerai des Baux près de Tarascon, qui en raison de sa couleur, avait été jusqu'alors considéré comme un minerai de fer ''difficile à traiter''. Ce minerai fut ensuite appelé ''beauxite" par Dufrénoy (1844) puis reçu son nom définitif: bauxite de Deville en 1861. Signalons que Berthier a réalisé de nombreux travaux sur les minerais de cuivre, de mercure, les combustibles fossiles... On lui doit la découverte et la description de la franklinite, enfin à Chazelles (Puy-deDôme) il signala un sulfure de fer et d'antimoine qu'il nomma haidingérite en l'honneur de Haidinger, ce dernier demanda d'ailleurs par la suite que ce minéral fut dédié à son découvreur d'où la berthiérite. Enfin dans un autre domaine, Berthier avait remarqué, bien avant les travaux de Mitscherlich sur l'isomorphisme que des substances chimiquement différentes peuvent avoir la même forme cristalline et même syncristalliser, et il commença une série de synthèses de carbonates, expériences qui furent reprises plus tard avec succès par de Sénarmont.

 

BROCHANT DE VILLIERS André, Jean-Marie (1772-1840)

parti à Freiberg suivre l'enseignement de Werner de 1791 à 1793; de retour à Paris, il entra en 1794 à l'Ecole des Mines, Ingénieur de l'Agence des Mines en 1800 et éditeur du Journal des Mines en 1801, il fut nommé Professeur de Géologie et de Minéralogie à l'Ecole des Mines, alors à Pesey (en Savoie) et conserva ce poste lors du retour à Paris en 1815 de l'Ecole dont il fut chargé en particulier de réorganiser la Collection de minéralogie. En 1816, il fut reçu membre de l'Académie royale des Sciences; nommé ensuite Directeur de la Verrerie de Saint-Gobain, il devint Inspecteur Général des Mines en 1824. Lorsqu'il donna sa démission de professeur titulaire, en 1835, la chaire de Minéralogie et Géologie qu'il occupait fut officiellement dédoublée en deux chaires distinctes, L'une de Minéralogie confiée à Dufrénoy et l'autre de Géologie à Elie de Beaumont. Il ne publia qu'un seul ouvrage important sur la minéralogie, son ''Traité élémentaire de minéralogie suivant les principes du professeur Werner, Conseiller des mines de Saxe. Rédigé d'après plusieurs ouvrages allemands, augmenté des découvertes les plus modernes, et accompagné de notes pour accorder sa nomenclature avec celle des autres minéralogistes français et étrangers" (Paris, 1801-1802; 1808). Ce traité, sans avoir l'impact de celui de son maître Haüy qui devait paraître l'année suivante, eut un succès mérité puisque l'auteur complétait les doctrines de Werner par les découvertes exceptionnelles d'Haüy. Il faut cependant souligner que l'essentiel de son oeuvre concerna la géologie. Encouragé par la publication de la carte géologique de l'Angleterre par Greenough en 1822, Brochant poussa à la réalisation d'une telle carte en France. Il commença le lever en 1825 avec ses collaborateurs Elie de Beaumont et Dufrénoy qui, pendant plus de dix ans firent les levers de terrain (parcourant plus de 70 000 km), pendant que Brochant supervisait le travail et ordonnait les résultats. Il publia en 1835 aux Comptes Rendus un rapport sur ce travail: ''Notice sur la carte géologique générale de la France'', mais la carte complète avec les deux volumes d'explication fut publiée entre 1841 et 1848, après sa mort.

 

BRONGNIART, Alexandre (1770-1847)

fut un véritable naturaliste, à la fois géologue, minéralogiste, paléontologiste, zoologiste, botaniste, à une époque où cela était encore possible. Collaborateur d'Haüy, Cuvier, Dolomieu, de Lamarck, Vauquelin, la minéralogie occupa dans sa vie scientifique une place importante bien qu'il soit devenu en 1821 Professeur de Minéralogie au Muséum (en remplacement d'Haüy) malgré lui, après avoir plutôt ambitionné, sans succès, les chaires de zoologie, puis de géologie de cet établissement. En 1797, il avait accepté de suppléer à Haüy à l'Ecole des Mines, puis en 1806 à l'Université. Membre de l'Académie des Sciences en 1807, il publia en minéralogie quelques ouvrages (Traité de minéralogie ( 1807) en 2 volumes; Introduction à la minéralogie (1824); Tableau des espèces minérales (1833)) et de nombreux articles. Il décrivit des nouvelles espèces minérales (bustamite, dufrénite, glaubérite, nacrite); on ne peut cependant pas dire qu'il ait réalisé en minéralogie de véritables découvertes comme il en fit en géologie ou en paléontologie. Nous rappellerons à ce sujet ses recherches avec Cuvier qui aboutirent au fameux ''Essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris" présenté à l'lnstitut en avril 1808, (une version élargie de cette oeuvre complétée par une grande carte géologique colorée et plusieurs coupes fut publiée en 1811). Bien que nommée: ''Carte géognostique des environs de Paris'', il s'agit d'une véritable carte géologique, tenant compte de dix formations stratigraphiques allant de la craie aux ''limons d'atterrissement". Cet ouvrage étendait la durée des temps géologiques et montrait l'existence de terrains "formés sous l'eau douce" contrairement à la théorie neptuniste qui régnait alors; de plus, Brongniart utilisait intensément les fossiles pour établir des corrélations détaillées entre ses strates.

Sorti de l'Ecole des Mines et disciple de Daubenton, les recherches minéralogiques de Brongniart commencèrent vraiment après sa rencontre avec Dolomieu et surtout après celle d'Haüy dont il deviendra souvent le suppléant; Haüy lui apprit à distinguer les minéraux par leurs propriétés géométriques et optiques tandis qu'avec Vauquelin il réalisa de nombreuses analyses de minéraux. Avec de tels "patrons" on comprend que Brongniart ait exposé dans un mémoire de 1833 le principe essentiel de la minéralogie descriptive qui doit avant tout se fonder sur la composition chimique en tenant étroitement compte de la cristallographie. Les applications pratiques de la minéralogie étaient une des préoccupations majeures de Brongniart, cet état d'esprit étant certainement lié à son séjour à l'Ecole des Mines. C'est ainsi qu'il resta pendant 47 ans, jusqu'à sa mort, Directeur de la Manufacture de Sèvres où il appliqua ses connaissances en minéralogie et en chimie à la fabrication de céramiques. En 1837, Brongniart entreprit avec Delafosse la rédaction d'un grand ouvrage intitulé ' 'le Règne minéral ou Histoire naturelle des espèces minérales présentant leurs caractères et propriétés distinctives, leurs applications directes aux usages de la vie, leurs rapports entre elles, la place qu'elles occupent et le rôle qu'elles jouent dans la composition de l'écorce terrestre". L'ouvrage devait être prêt en 1838 et comporter trois volumes avec 15 à 20 planches. Brongniart avait cependant trop présumé de ses forces et à partir de 1843, Delafosse termina seul le travail.

 

CORDIER Pierre Louis Antoine (1777-1861)

nommé en 1804, Professeur adjoint, puis professeur de Minéralogie et de Géologie à l'Ecole des Mines fut dans le domaine scientifique surtout tourné vers l'étude des roches. Grand spécialiste des mines de charbon, vice-président du Conseil général des Mines à partir de 1831, pair de France en 1839, il joua un rôle important dans l'industrialisation de notre pays.

Entré à l'Ecole en 1795, ingénieur en 1797, élève de Dolomieu, il participa avec lui à l'expédition organisée en 1798 par Bonaparte en Egypte. Il fut aussi un élève d'Haüy à qui il succéda à l'Académie des Sciences en 1822. Il étudia de façon approfondie les minéraux constitutifs des roches, notamment des roches volcaniques, leur nature, leur disposition, leur structure, travail qui s'inscrivait dans un effort collectif des géologues français pour définir et classifier l'ensemble des roches. Cordier publia sur ce sujet une grande quantité de mémoires et assembla au Muséum où il fut Professeur de Géologie à partir de 1819 une collection de 12 000 roches. Il mourut cependant sans avoir pu tirer de ses travaux un traité systématique. On peut considérer, bien que peu de ses noms de roches aient survécu (monzonite, péperite, cinérite, néphélinite), qu'il fut un des principaux fondateurs de la pétrographie moderne. Dans cette discipline, L'une de ses publications les plus remarquables parut dans le Journal des Mines en 1816 sous le titre: ''Mémoire sur les substances minérales dites en masse, qui entrent dans la composition des roches volcaniques de tous les âges".

 

CUMENGE Edouard ( 1828-1902)

fut essentiellement un homme de terrain, sa carrière administrative au Corps des Mines fut très courte; nommé Ingénieur attaché au Bureau d'Essais de l'Ecole des Mines en 1851, il se fit mettre en congé illimité l'année suivante. C'est en qualité d'ingénieur-conseil qu'il entreprit de nombreux voyages dans les pays les plus divers: Espagne, Italie, Grèce, Vénézuela, Colombie, Etats-Unis, Mexique, Transvaal... Il écrivit de nombreux mémoires sur les gisements minéraux, notamment sur le gîte cuprifère de Rio Tinto et surtout celui de Boléo en Basse-Californie (Mexique). C'est de ce gisement qu'il rapporta deux nouvelles espèces minérales, la boléite et la cumengéite, qui furent décrites par Mallard et lui. De même, il s'associa à C. Friedel pour décrire la carnotite, qu'il avait trouvée dans le gîte de Montrose (Colorado). .11 fut également l'un des plus grands spécialistes de mines d'or et envisagea même la réalisation d'un monumental ouvrage sur ce métal; il mourut cependant avant d'avoir mis un terme à ce travail.

 

DAUBRÉE Gabriel Auguste (1814-1896)

entré à l'Université de Strasbourg en 1834~ il s'intéressa aux gisements d'étain, ce qui l'amena à visiter la Norvège, la Suède et la Grande Bretagne, d'où sa contribution au ''Voyage métallurgique en Angleterre'' (Paris, 1839) de Dufrénoy et Elie de Beaumont. Sa carrière est d'ailleurs caractérisée par un contact constant avec le terrain et il effectua des missions d'études dans toute l'Europe et même en Afrique du Nord.

Grâce à ses importantes études sur les provinces rhénanes, il fut nommé en 1839 Professeur de Minéralogie et de Géologie à la Faculté de Strasbourg dont il devint d'ailleurs Doyen en 1852, date à laquelle il publia sa fameuse "Description géologique et minéralogique du Département du Bas-Rhin". Il fit à Strasbourg d'importantes synthèses d'espèces minérales liées aux gîtes d'étain: cassitérite, apatite, topaze. En 1858~ il publiait un ''Mémoire sur la relation des sources thermales de Plombières avec les filons métallifères et sur la formation contemporaine des zéolithes''. Il y décrivait la plombiérite mais montrait surtout la possibilité de formation à basse température non seulement des zéolites mais aussi celle de sulfures et sulfosels métalliques. En 1859 il écrivit un important ouvrage: ''Etudes et expériences synthétiques sur le métamorphisme et la formation des roches cristallines'' où il mettait en évidence le rôle important joué par l'eau et plus généralement par les ''minéralisateurs'' lors des processus de formation des minéraux. En 1861 après une étude des possibilités minières du Luxembourg, Daubrée fut nommé Professeur au Muséum (dont il devint Directeur en 1872) et succéda à Cordier dans la section Minéralogie de l'Académie des Sciences. En 1862 il remplaça de Sénarmont à la chaire de Minéralogie de l'Ecole des Mines. Il développa alors ses travaux en géologie expérimentale qui aboutirent à son traité magistral: "Etudes synthétiques de géologie expérimentales'' (Paris, 1879); en métallogénie et gîtologie, il donna les conclusions de ses observations de terrain et travaux de laboratoires dans ses ouvrages ''les Eaux souterraines aux époques anciennes" (Paris, 1887) et ''la Génération des minéraux métalliques" (Paris, 1890) Le dernier aspect de son activité scientifique fut son intérêt pour les météorites. Il en constitua au Muséum une très importante collection et s'intéressa à leur signification pour une meilleure connaissance de notre propre planète d'où son ouvrage ''les Météorites et la constitution géologique du globe" (Paris, 1886).

Daubrée est un des rares minéralogistes honoré par deux espèces minérales (en un temps où régnait encore un laxisme certain dans la nomenclature minéralogique); la Daubréelite FeCr2S4, minéral de météorite qui lui fut dédié par Smith en 1876 et la Daubréeite BiO (OH, Cl) décrite par Domeyko la même année.

Nous citerons encore parmi ses publications son traité magistral "Etudes synthétiques de géologie expérimentales" (1879), ''Les Météorites et la constitution du globe'' (1886), les ''Eaux souterraines aux époques anciennes'' (1887), ''la Génération des minéraux métalliques" (1890). Daubrée fut le véritable créateur de la géologie expérimentale, en particulier dans le domaine de la métallogénie. Esprit exceptionnel, il a laissé outre ses très nombreuses publications, une grande quantité d'observations de terrain et de résultats de laboratoire, qui comme c'est trop souvent le cas en France, pays ignorant de l'importance du passé des Sciences pour leur futur, dorment inexploitées.

 

DUFRÉNOY Pierre Armand (1792-1857)

entré à l'Ecole Polytechnique en 1811, élève de l'Ecole des Mines en 1813, il fut nommé en 1818 adjoint à l'Inspecteur des études et Conservateur des collections de l'Ecole qu'il n'allait plus quitter: Professeur assistant de Minéralogie en 1827, Professeur en 1835, et enfin Directeur de 1847 à sa mort, de plus, en 1847, il avait succédé à Brongniart dans la chaire de minéralogie du Muséum. Il était membre de l'Académie des Sciences depuis 1840. A cette brillante carrière, Dufrénoy ajouta une oeuvre scientifique remarquable se répartissant entre la géologie et la minéralogie. Géologue, il fut avec son collègue Elie de Beaumont chargé par Brochant de Villiers de réaliser la carte géologique de la France qui devait servir d'instrument fondamental pour la recherche des substances minérales utiles, suivant en cela l'exemple des anglais qui avaient déjà publié une carte géologique dès 1815. Dufrénoy et Elie de Beaumont furent ainsi les premiers géologues cartographes français officiels et leur travail fut le point de départ de toutes les études de cartographie géologique ultérieures. Dufrénoy fut également un grand minéralogiste aimant les collections. C'est d'ailleurs grâce à son influence que le Muséum fit l'acquisition de la collection Haüy, précieux trésor historique riche de 8 000 échantillons qui avait été vendue en Grande Bretagne à la mort du génial fondateur de la cristallographie. Au cours de sa vie, il décrivit plusieurs nouvelles espèces, dont l'arséniosidérite, la gédrite, la pentlandite, ainsi qu'un certain nombre de variétés.

Mais l'oeuvre minéralogique capitale de Dufrénoy fut son Traité de minéralogie en 4 volumes (Paris, 1844-1847). Le grand retentissement des découvertes d'Haüy avait fait attacher une importance prépondérante aux critères de détermination purement cristallographiques, les substances minérales ne se présentant pas bien cristallisées, étant alors dédaignées. Une réaction se produisit ensuite, menée par Beudant et surtout par le suédois Berzelius qui affirmait que la seule base scientifique réelle de toute description d'un minéral était la chimie, la minéralogie ne devenant ainsi qu'une branche accessoire de cette discipline. Dufrénoy, à la fois naturaliste, remarquable cristallographe et chimiste averti, considéra à juste titre que toute définition correcte d'une espèce minérale ne pouvait se faire qu'en associant cristallographie et composition chimique. C'est dans cet esprit qu'il réalisa son Traité; le premier volume contient un exposé théorique de cristallographie géométrique et physique, puis une description des méthodes chimiques de détermination. Les trois volumes suivants sont consacrés à la description des espèces en donnant les formes cristallines caractéristiques et la composition chimique. Comme le disait Lacroix en 1931 (Mémoires de l'Académie des Sciences): ''ce Traité de minéralogie ne ressemble pas à ceux d'aujourd'hui; non seulement il est utile à consulter, mais encore il peut être lu, car s'il est savant, il n'est pas ennuyeux. Il a contribué à développer en France le goût pour les minéraux, à entretenir le feu sacré des amateurs, jadis nombreux, qui les recueillaient et les collectionnaient; ainsi ils faisaient avancer, la Science, ne fût-ce qu'en servant de pourvoyeur aux spécialistes. Il faut reconnaître que cette espèce de naturaliste devient de plus en plus rare. Les incessants progrès des sciences concourant à la connaissance de la matière minérale, et qui sont d'un si puissant intérêt, attirent les chercheurs, mais en restreignent fatalement le nombre. Ceux qui restent s'éloignent chaque jour davantage de la nature pour se confiner dans des laboratoires bien équipés. Il faut savoir gré aux auteurs qui savent conserver une juste mesure et, dans leurs écrits, ne pensent pas uniquement aux initiés. Dufrénoy fut un de ceux-là''. Ces remarques peuvent encore être utilement formulées pour certains ouvrages ''minéralogiques'' actuels.

 

EBELMEN Jacques-Joseph (1814-1852)

sorti de l'Ecole Polytechnique en 1833, de l'Ecole des Mines en 1836, Ingénieur à Vesoul, fut nommé adjoint au Professeur de Docimasie de l'Ecole des Mines en 1840. Administrateur adjoint de la Manufacture de Sèvres en 1845, il en devint l'Administrateur en 1847, année où il fut nommé Professeur à l'Ecole. Bien qu'il ait été surtout renommé pour les remarquables progrès qu'il fit faire à la céramique d'art, il réalisa cependant en minéralogie d'importantes synthèses; il prit ainsi la suite de Berthier dont il fut l'adjoint et qui avait déjà reproduit dans des fours à porcelaine des cristaux de péridot et pyroxènes. Ebelmen ajoutait au mélange un fondant (borax, sel de phosphore) et le plaçait dans des feuilles de platine (signalons d'ailleurs que la ''valeur" du contenant fit que l'on conserva heureusement jusqu'à aujourd'hui dans les collections, les contenus cristallisés !). L'ensemble était chauffé dans des fours à atmosphère relativement contrôlée. Il parvient de cette manière à réaliser la synthèse en cristaux parfaits de onze minéraux, en particulier des oxydes: corindon, chrysobéryl, spinelles, mais aussi des silicates comme le béryl ou les péridots. En ajoutant des chromophores appropriés, il put obtenir des variétés gemmes: rubis, saphir, émeraude...

Ces découvertes eurent à l'époque un assez grand retentissement, en particulier grâce à la simplicité de la méthode de synthèse employée (il est intéressant de signaler que ces méthodes ont été reprises plus systématiquement récemment et ont permis en particulier de remarquables synthèses d'émeraude).

Les mémoires d'Ebelmen ont été réunis par Salvetat en 1855 sous le titre de ''Recueil des travaux scientifiques de M. -Ebelmen''; le mémoire de 1851 qui traite des ''Altérations des roches stratifiées sous l'influence des agents atmosphériques et des eaux d'infiltration" est particulièrement intéressant par les conclusions de l'auteur sur les possibilités et l'intérêt des synthèses en minéralogie.

 

GILLET de LAUMONT François Pierre Nicolas (1747-1834)

Capitaine commandant aux grenadiers royaux, il quitta sa charge en 1784 pour se consacrer à la minéralogie; nommé Inspecteur des Mines la même année, il réalisa une étude générale des mines de Bretagne et des Pyrénées. Auparavant il avait fait plusieurs découvertes intéressantes qu'il communiqua aux grands minéralogistes de l'époque: de Bournon, Sage, Romé de Lisle, Delaméthérie, Haüy... Il fut aussi le premier à découvrir et à décrire les fameux ''grès cristallisés" de Fontainebleau. En Bretagne, ses recherches les plus marquantes en minéralogie concernèrent les mines de Huelgoat où il décrivit une nouvelle espèce, un phosphate de plomb, la plumbogummite, et surtout une nouvelle zéolite, qu'Haüy nomma Laumonite (Laumontite) lorsque les analyses de Vauquelin montrèrent qu'il s'agissait effectivement d'un minéral nouveau. Au cours de ses voyages, il constitua une collection de minéraux à laquelle il ajouta en 1792 le cabinet de minéralogie de Romé de Lisle. En 1794, il fut nommé membre de la commission chargée de rassembler les objets scientifiques disséminés par la vente des biens des proscrits.

 

GRANDJEAN François (1882-1976)

professa de 1911 à 1941 et fut élu membre de la section de Minéralogie de l'Académie des Sciences en 1937, ses activités scientifiques se répartirent entre la minéralogie, la paléontologie, la géologie et enfin... L'entomologie ! Dans le domaine géologique, son travail consista surtout en levés pour la carte au 80 000 ème, notamment dans la région de Saint-Etienne, où il collabora avec G. Friedel. Avec ce même auteur, il entreprit des études sur les cristaux liquides, alors dans leur prime enfance (avant d'être glorieusement et récemment redécouverts par les physiciens) et notamment sur les coniques focales des corps smectiques; il mit également en évidence l'existence des ''gouttes à gradins'' des liquides smectiques et étudia l'épitaxie des corps mésomorphes sur les cristaux.

 

HASSENFRATZ Jean Henri (1755-1827)

Sa biographie est plus intéressante par son importance politique que par ses travaux minéralogiques. Il abandonna rapidement son métier de charpentier pour étudier l'art des mines et la chimie, et devint préparateur dans le laboratoire de Lavoisier. Sous-inspecteur des Mines en 1785, il publiait en 1787 avec Odet une nouvelle nomenclature chimique. Dès 1789 il devint membre, rapidement important du Club des Jacobins; ami de Danton, il a siégé dès le début à la Commune de Paris. En 1794 il devint Inspecteur du nouveau Corps des Mines et professeur de minéralogie de 1794 à 1795 à l'Ecole. Mais il participa aux soulèvements contre la Convention en avril et mai 1795, s'enfuit et ne revint en France qu'après l'amnistie d'octobre de la même année. Politiquement assagi, il se consacra à l'enseignement à l'Ecole Polytechnique et surtout à l'Ecole des Mines où il professa la métallurgie jusqu'à sa retraite en 1822. Parmi ses publications, on peut signaler un ''Cours révolutionnaire d'administration militaire'' (1804), un "Cours de Minéralogie" en 1796 et sa ''Sidérotechnie'' en quatre volumes en 1812

 

LAPPARENT Albert Auguste de ( 1839-1908)

fut un géologue de grand renom. Ingénieur au Corps des Mines, il collabora dès sa sortie de l'Ecole au Service de la Carte géologique avec Elie de Beaumont ainsi qu'à la rédaction de la Revue de Géologie insérée chaque année dans les Annales des Mines. Conservateur-adjoint des collections de l'Ecole des Mines en 1864, il devint en 1876 Professeur de Géologie et de Minéralogie à l'Université Catholique nouvellement fondée à Paris. En 1897, il fut élu membre de l'Académie des Sciences, dont il devint Secrétaire Perpétuel en 1907.

Doté d'un puissant esprit de synthèse, il effectua un important travail de compilation qui fit de lui l'homme connaissant le mieux la géologie de son pays. Son traité de Géologie eut un tel succès, que cinq éditions parurent en 25 ans. Son célèbre Cours de Minéralogie, basé sur les idées alors peu connues de Bravais et de Mallard, est encore très apprécié aujourd'hui et montre à quel point cet auteur était capable de clarifier et de résumer l'essentiel des connaissances de son époque, en les présentant sous leur forme la plus simplement didactique. En quelques années, de 1883 à 1908, il en parut quatre éditions actualisées et complétées en fonction des travaux des grands minéralogistes de cette époque.

 

MALLARD François Ernest (1833-1894)

fut, avec Haüy, le plus éminent savant que l'Ecole des Mines ait connu dans les domaines de la cristallographie et de la minéralogie. Polytechnicien, il sortit en 1853 de l'Ecole des Mines comme Ingénieur; géologue dans le Corps des Mines, il fut nommé en 1859, Professeur de Géologie, Minéralogie et Physique à l'Ecole des Mineurs de Saint-Etienne. Il y réalisa un certain nombre de cartes géologiques tout en s'attaquant à des problèmes techniques fréquents dans un centre industriel aussi important. Daubrée s'intéressa à ses travaux et lorsqu'en 1872, il quitta la chaire de Minéralogie pour devenir Directeur de l'Ecole, il choisit Mallard pour lui succéder. Inspecteur général des Mines en 1886, ce n'est qu'en 1890 qu'il fut élu dans la section de Minéralogie de l'Académie des Sciences.

Professeur à l'Ecole, Mallard introduisit dans son enseignement, les idées de Bravais, illustre physicien qui avait été son maître à Polytechnique. Bravais expliquait et inventoriait les modes possibles de symétrie dans les cristaux à partir des concepts mathématiques qui forment la base de la théorie des groupes. Pendant que Sohncke et ensuite Schonflies développaient le concept de maille de translation de Bravais pour parvenir à une description complète des 230 groupes spatiaux, Mallard développait d'autres aspects des théories de Bravais, pour une meilleure compréhension des propriétés physiques des minéraux, et en particulier des propriétés optiques de cristaux anisotropes caractérisés par les ellipsoïdes de réfraction. Ses publications en ce domaine, et notamment les deux volumes de son ''Traité de Cristallographie géométrique et physique" parus en 1879 et 1884 permirent, grâce à une exposition remarquablement didactique, de faire connaître aux minéralogistes des théories jusqu'alors accessibles aux seuls mathématiciens.

Le troisième volume de son traité qui devait exposer l'isomorphisme, le polymorphisme, les macles, la croissance cristalline ne put être achevé. Il aurait été le fruit de travaux et de découvertes remarquables en ces domaines. Mallard montra que les systèmes réticulaires peuvent posséder des éléments de symétrie approchés conduisant soit à des macles (où les individus constituants mettent en commun des éléments de symétrie ou de pseudosymétrie pour atteindre une pseudosymétrie d'ordre supérieur), soit à des groupements pseudosymétriques où les domaines maclés s'assemblent pour former un édifice de faciès présentant une "symétrie'' macroscopique d'ordre supérieur. Il prouva ainsi que de nombreux cristaux de faciès cubique sont en réalité composés d'un enchevêtrement de lamelles maclées de plus basse symétrie, décelables seulement par l'observation au microscope. Plus généralement, Mallard considérait ces édifices mimétiques comme résultant d'un processus leur donnant une pseudosymétrie supérieure à celle de leurs constituants de manière à obtenir un édifice plus stable et à dépenser le minimum d'énergie lors de transitions polymorphiques. L'exemple le plus remarquable est celui de la leucite, de symétrie cubique au-dessus de 600 °C. Au-dessous de cette température, la leucite subit un changement de phase et devient quadratique; elle conserve néanmoins son aspect extérieur cubique, le cristal étant formé par un enchevêtrement de lamelles quadratiques maclées selon les plans de symétrie cubique devenus désormais plans de pseudosymétrie. Ce phénomène s'observe dans de nombreux minéraux d'aspect cubique: boracite, analcime...

Ces travaux permirent de lier les notions de cristaux hétérogènes, macles, changement de phase (polymorphisme) et même isomorphisme: en effet, L'isomorphisme permet l'association au sein d'un édifice cristallin unique, de substances chimiquement différentes mais de mailles voisines. Il mit aussi l'accent sur l'idée de ''tolérance réticulaire'' des édifices mimétiques et la compara à celle observée dans les cristaux isomorphes. Il faut remarquer que les conceptions de Mallard furent combattues, notamment par les minéralogistes allemands qui estimaient que les hétérogéneités des cristaux et les anomalies optiques trouvaient leur explication dans des phénomènes de tension. En fait, les idées de Mallard ont été pleinement confirmées, particulièrement par les travaux de G. Friedel, illustre cristallographe, qui tenant compte des relations entre le réseau propre à chaque individu cristallin et celui commun à l'édifice maclé, en a donné la définition géométrique d'où la classification actuelle des macles.

Les recherches de Mallard ont également concerné d'autres sujets: on lui doit ainsi la description de nouvelles espèces minérales (boléite, cumengéite), le perfectionnement du goniomètre de Wollaston, des travaux sur le pouvoir rotatoire des cristaux. Formé à la rude école des mines de charbon du bassin stéphanois, Mallard, en collaboration avec Le Chatelier, alors Professeur de Chimie générale à l'Ecole, commença en 1878 des travaux de laboratoire et de terrain pour prévenir les explosions de grisou. En particulier, ils furent les promoteurs de l'utilisation du nitrate d'ammonium comme explosif.

 

SAGE Balthazar Georges (1740-1824)

occupa en 1778 la chaire de minéralogie docimastique (examen et analyse des minerais) de l'Ecole publique installée à la Monnaie de Paris. Romé de Lisle et Chaptal sortirent de cette école qui était cependant loin de remplir le but que Sage s'était proposé, à savoir la formation d'ingénieurs propres à diriger les travaux des mines. Bien qu'il y aurait beaucoup à dire sur ses ''qualités'' d'expérimentateur et de théoricien, on ne peut lui refuser l'honneur d'avoir créé la docimasie en France, et surtout d'avoir été le promoteur, en 1783, de l'Ecole des Mines (qu'il n'aurait pu, il est vrai, faire fonctionner sans l'aide de Guillot-Duhamel père). Sage fut donc le premier directeur de l'Ecole des Mines où il enseigna la minéralogie et la docimasie de 1783 à 1790. Il avait en outre rassemblé depuis 1760 d'importantes collections qu'il céda alors au roi, moyennant une rente viagère de 5000 livres; ces collections demeurèrent à l'Hôtel des Monnaies jusqu'en 1824. Lorsque Lavoisier fit ses grandes découvertes et que la plupart des savants se ralliaient ou s'étaient déjà ralliés aux théories de cet auteur, il refusa de se rendre à l'évidence et enveloppa dans une haine commune la révolution sociale et la révolution scientifique qui signalèrent la fin du XVIIIe siècle. Il fut cependant plus chanceux que Lavoisier puisque ses opinions royalistes ne lui attirèrent que quelques mois de captivité. Aussi peu prospectif en minéralogie qu'en chimie, Sage combattit les vues d'Haüy et se rangea dans le clan de ceux qui croyaient accabler ce savant exceptionnel en le traitant de cristalloclaste.

Il publia de nombreux articles et mémoires dont: Eléments de minéralogie docimatique (Paris, 1772 et 1777); Mémoires de chimie (Paris, 1773); Analyse chimique et concordance des trois règnes de la nature (Paris, 1786); Théorie de l'origine des montagnes (1809); Propriétés du tabac et analyse de la poudrette (1821); Théorie de la vitalité (1823)...

 

SÉNARMONT (de) Henri Hureau (1808-1862)

Polytechnicien en 1826, élève-ingénieur des Mines en 1829, de Sénarmont ne se consacra à la minéralogie qu'à partir de 1847 quand il fut nommé Professeur de Minéralogie à l'Ecole des Mines. En 1852, il succéda à Beudant dans la section de Minéralogie de l'Académie des Sciences dont il fut Président en 1859. Nombre de ses publications parurent dans les Annales des Mines et dans les Annales de Chimie et de Physique dont il devint éditeur en 1854. Ses découvertes les plus importantes concernent les relations entre les éléments de symétrie et les propriétés physiques des cristaux et les résultats de ses expériences sur la synthèse d'espèces minérales dans des conditions proches des naturelles

Dans sa première publication en 1840~ il introduit en optique cristalline l'usage du mica quart d'onde pour mesurer les différences de phases. En 1847~ il montra que la stibine examinée par réflexion était biréfringente. Entre 1847 et 1851~ il étudia l'influence de la symétrie cristalline sur la conductivité thermique et électrique, avant d'étudier les propriétés optiques des composés isomorphes biréfringents.

Il effectua une oeuvre de pionnier dans le domaine des synthèses minérales, qu'il exposa en 1851 dans sa publication: ''Expériences sur la formation des minéraux par voie humide dans les gîtes métallifères concrétionnés''. Il utilisait la technique des tubes scellés, avec des températures ne dépassant généralement pas 350 °~ il produisit ainsi de nombreux minéraux de synthèse souvent bien cristallisés: quartz, barytine, fluorine, les carbonates rhomboédriques, de nombreux sulfures et sulfosels: galène, sphalérite, réalgar, stibine, arsénopyrite, proustite, pyrargyrite, etc.

En 1851 il décrivit les deux espèces dimorphes de Sb203, la valentinite orthorhombique et l'espèce cubique qui fut baptisée sénarmontite par Dana.

 

TERMIER Pierre (1859-1930)

Bien qu'il ait occupé la chaire de minéralogie de 1894 à 1911, Termier fut essentiellement un géologue. Sa grandiose synthèse de la structure géologique des Alpes (1903) en a fait le fondateur de la tectonique et de la géodynamique moderne. Il fut le disciple de Marcel Bertrand, le promoteur de la théorie des nappes de charriage. Membre de l'Académie des Sciences en 1909, il devint en 1911 Directeur du Service de la Carte Géologique. Son oeuvre géologique est importante mais surtout il fut le Rostand des sciences géologiques et des géologues avec ses livres fameux:"A la gloire de la Terre", "la joie de connaître" et "la vocation de savant".

 

VAUQUELIN Nicolas Louis (1763-1829)

fut successivement Maître en Pharmacie, Membre de l'lnstitut de France (1795), Professeur à l'Ecole Centrale des Travaux Publics (qui devint l'Ecole Polytechnique) (1794), Professeur au Collège de France (1801), au Muséum d'Histoire Naturelle (1804), Membre de l'Académie de Médecine (1812) Expérimentateur de très grand talent, cet éminent chimiste occupa les postes les plus prestigieux de la profession Il fut également chargé, en 1795, d'enseigner la docimasie à l'Ecole des Mines. Il devint alors Essayeur Officiel des métaux précieux et publia d'ailleurs en 1799. un manuel de l'essayeur.

Les travaux de Vauquelin sont extrêmement variés, dans les règnes animal, végétal, minéral. Dans le domaine de la chimie, ses deux découvertes les plus marquantes sont certes celles du chrome et de l'oxyde de béryllium, mais il effectua aussi l'analyse de très nombreux minéraux qui lui étaient fournis par Haüy, ou qu'il prélevait lui-même dans les collections de l'Ecole des Mines. Il travailla sur la leucite, la stéatite, le péridot, le spinelle, la topaze, la gadolinite, le wolfram, L'anatase; on lui doit des analyses de la cérite, du diaspore, de la chlorite, de la pechblende, de la topaze... et de beaucoup d'autres minéraux. C'est à partir de l'analyse de la crocoïse ("plomb rouge") de Beresovsk (Oural) que Vauquelin découvrit en 1797 un nouvel élément qui, en raison des teintes vives de ses dérivés, fut nommé ''chrome'' sur les conseils de Fourcroy et de Haüy. En 1798, Haüy demanda à Vauquelin de comparer les compositions chimiques de l'aigue-marine (béryl) et de l'émeraude dont il avait montré l'identité des propriétés cristallographiques; non seulement Vauquelin en établit l'identité des compositions chimiques, mais il y mit en évidence la présence d'une ''terre'' (oxyde) d'un élément nouveau qu'il nomma glucine, en raison de la saveur sucrée de son sulfate. L'élément obtenu sous forme métallique en 1828, fut nommé béryllium par les allemands.