SYNTHESES DANS L'HISTOIRE

L'histoire des synthèses est intimement liée à l'histoire de l'art du verre car la première application de l'industrie du verre fut de fabriquer des gemmes artificielles.

L'industrie du verre soufflé est très tardive; en effet on ne trouve dans les tombes des objets fabriqués en cette matière qu'après le premier siècle après J.-C..

Les Egyptiens furent les premiers à découvrir la façon de colorer le verre et de fabriquer avec celui-ci une substance brillante capable de donner l'illusion d'une pierre précieuse. Et ce furent en particulier les prêtres qui déjà au 2ème millénaire av. J.-C. faisaient des verres de couleur verte qui imitaient l'émeraude.

Strabon (Ier siècle av. J.-C.) affirme que le Roi Ramsès Sésostris (17ème siècle av. J.-C.) avait fait colorer en fausse émeraude une grande statue qu'on peut encore admirer à Constantinople à l'époque de Théodose.

On faisait des verres bleus qui imitaient les turquoises, mais vers 1400 av. J.-C. on réussit à obtenir des verres de diverses couleurs: violets, bleus clair, jaunes orangés et plus rarement noirs et laiteux.

Les Phéniciens furent des rivaux des Egyptiens. Célèbres étaient les verreries de Sidonie (Pline) et de Tyr (Strabon et Théophraste) ; ici les matériaux colorants étaient métalliques (fer, cobalt et nickel). Les pierres n'étaient jamais taillées, mais ouvrées à l'état pâteux.

Les Grecs également ont connu cet art : Platon, dans le dialogue "Timée" nomme une pâte vitreuse, dite "pierre coulée", qui imite les pierres précieuses.

Ni la Syrie ni la Mésopotamie, et encore moins les Chinois, ne l'ont connu.

Les verres en Chine ont été importés de l'empire romain. Une œuvre d'art chinoise baptisée Wei-Lo (221-264 après J.-C.) contient des éléments en pâte de verre de dix couleurs différentes provenant de l'empire romain.

La technique de synthèse n'a pas subi de modifications profondes et substantielles dans les romaines tant que la chimie à laquelle cette industrie était liée n'a fait de véritables progrès, et ce jusqu'à l'intervention des Arabes.

C'est à l'époque médiévale que les synthèses furent comprises, dans la vaste science de l'alchimie, car elle répondait au désir de composer, grâce à la manipulation de matière vile, une nouvelle substance précieuse.

Un grand nombre de traités se sont occupés de la fabrication des pierres artificielles.

Mais on rappelle ici deux savants célèbres de la Renaissance : Imperati Ferrante (1642) et Porta G.B. (1677) qui a publié une oeuvre intitulée "La magie naturelle".